La Fondation Abbé Pierre et la FEANTSA présentent leur 6e Regard sur le Mal-Logement en Europe le 6 mai 2021
Ce nouveau rapport est l’occasion pour la Fondation Abbé Pierre et la FEANTSA de porter un regard sur l’avenir des jeunes qui, en particulier lorsqu’ils sont pauvres, sont plus touchés que le reste de la population par le mal-logement en Europe. Il fait également le point sur la vague de pauvreté qui touche toute l’Europe, plus d’an après le début de la pandémie.
Mal-logement, chômage: la jeunesse en danger!
La crise sanitaire a rappelé que les jeunes étaient les premières victimes du mal-logement. En plus de loyers en constante augmentation depuis des années dans les secteurs tendus, l’arrêt net des petits boulots a entraîné une dégradation de leurs conditions de vie et un désastre pour leur accès aux droits et à l’autonomie. Nombreux sont ceux qui ne parviennent plus à payer leur loyer, voire à se nourrir, et qui sont contraints de retourner vivre chez leurs parents, quand ils le peuvent.
Le rapport montre que les filets de sécurité mis en place par les pouvoirs publics ne sont pas suffisants, malgré des mesures d’urgence adoptées pendant la crise. Selon Eurostat, près de 3 millions de jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage en février 2021, soit 230 000 de plus qu’en février 2020. Parmi les jeunes ayant arrêté de travailler depuis le début de la pandémie, un sur trois est confronté à de graves difficultés pour se maintenir ou accéder à un logement.
Sans l’intégration immédiate de la question du logement aux politiques d’accès à la formation et à l’emploi et un investissement massif, l’Union Européenne et ses Etats membres risquent d’enfermer une génération entière dans la précarité et de voir les jeunes les plus en difficultés basculer vers le mal-logement et parfois même la rue.
Une vague de pauvreté à endiguer
La Fondation Abbé Pierre et la FEANTSA avaient déjà souligné depuis plusieurs années que la situation des plus précaires en Europe était explosive. D’après Eurostat, 4% des européens déclaraient en 2019 avoir été sans domicile au moins une fois dans leur vie. Un an après le début de la crise sanitaire, le rapport alerte sur le risque d’une vague de pauvreté qui entraînera avec elle les plus fragiles.
Partout en Europe le chômage et les demandes d’aide alimentaire sont en hausse et le risque d’impayé de loyers est grand. La suite des mesures temporaires de protection des plus démunis mise en œuvre pendant la crise sanitaire reste impensée et les Etats membres peinent à trouver des solutions pour ne pas risquer de voir massivement ces personnes basculer dans des situations extrêmes de mal-logement. Or, si rien n’est fait, les systèmes d’aide et d’hébergement des personnes sans domicile, déjà largement sous pression et saturés avant la pandémie, risquent d’imploser.
Pour la première fois de l’histoire de l’Union Européenne, la Commission lancera en juin 2021 une plateforme interétatique de lutte contre le sans-abrisme : son action devra être suffisamment ambitieuse pour être à la hauteur des enjeux et endiguer la vague à venir.
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