Dans une Union européenne qui éprouve des difficultés à se réinventer, le mal-logement émerge comme un problème très important. La FEANTSA et la Fondation Abbé Pierre ont publié conjointement un rapport bisannuel intitulé « Regard sur le mal-logement en Europe » qui présente des données alarmantes de la hausse du sans-abrisme dans tous les pays européens à l’exception de la Finlande, et qui met en exergue quelques villes comme Londres, Paris, Bruxelles, Dublin, Vienne, Athènes, Varsovie et Barcelone comme les lieux où le système de logement est particulièrement en difficulté.
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M. Holliday
M. Holliday avait l’habitude de dormir chez des amis ou de proposer de s’occuper de leurs animaux domestiques pendant qu’ils étaient en voyage en échange de pouvoir dormir chez eux. Il a ensuite dormi dans la rue pendant quelque temps, avant d’emménager dans un appartement qui était très précaire, froid et très cher à chauffer. Cet appartement était tellement précaire et insalubre que M. Holliday a préféré redevenir sans domicile. Ce n’est pas avant d’avoir demandé de l’aide auprès d’une organisation communautaire qu’il a trouvé le courage d’introduire une demande pour un logement social et pour une aide financière.
« Je n’ai jamais eu de mur pour accrocher des photos. Je ne peux jamais me souvenir des personnes que j’ai perdues, ça a toujours été dans une boîte ou dans un sac. »
Dans l’Union européenne en 2014, 23% des ménages en situation de pauvreté ne pouvaient garder leur logement suffisamment chauffé, et 25% des ménages en situation de pauvreté vivaient dans des logements précaires. Il n’existe pas de statistiques harmonisées sur le sans-abrisme au niveau européen.
M. Brändle
M. Brändle est un ressortissant allemand qui dormait souvent dans les rues de Barcelone. Pendant un an et demi, il a dormi dans un parc et se rendait à l’Arrels Fundació pour recevoir une aide et de la nourriture. En 2015, il a reçu un espace dans un appartement, mais il a été obligé de séjourner dans le living. Ensuite, il a bénéficié d’un deuxième appartement où il disposait d’une chambre, mais il vivait dans des conditions très précaires. Le troisième logement dans lequel il a habité appartenait à sa petite amie et il a été obligé de quitter le logement lorsqu’ils ont rompu. Il vit maintenant dans un centre d’hébergement dirigé par Arrels.
« Dans ma situation, il est impossible de chercher une chambre. La première question que l’on me pose est de savoir si je travaille. La réponse est négative. Et après ils ne m’adressent plus la parole. »
Dans l’Union européenne en 2014, 13% des ménages en situation de pauvreté vivaient dans des situations de privation de logement, à savoir qu’ils vivaient dans des logements surpeuplés ou inhabitables.
Mme S
Avant de venir en Belgique, Mlle S avait étudié et travaillé dur. Après être arrivée en Belgique, elle a été obligée de quitter un mari violent. Elle a ensuite découvert qu’elle n’avait pas de papiers à son nom et a dès lors fini dans un centre d’hébergement avec son jeune fils.
Elle a obtenu de l’aide auprès du centre d’hébergement pour accéder à la protection sociale. Toutefois, il lui a fallu attendre de nombreux mois avant qu’un propriétaire lui permette d’accéder à son propre appartement.
« J’ai commencé à visiter des appartements. Après de nombreuses visites, je me suis rendue compte qu’il y avait des choses que je voulais dire, des choses que je ne pouvais pas dire. Mais personne ne m’a jamais permise de m’expliquer. J’avais vraiment envie de dire que j’étais une bonne personne et que la situation n’était pas de ma faute. »
L’appartement est très petit et elle doit partager un lit avec son fils. Toutefois, Mlle S est heureuse et est pleine d’espoir pour l’avenir.
« Cette situation ne durera pas éternellement. Nous avons souffert, mais nous avons survécu. »
Dans l’Union européenne en 2014, 23% des célibataires avec enfants dépendants vivaient dans des logements surpeuplés. Cela représente près d’un célibataire avec enfants dépendants sur quatre.
M. Jibowu
M. Jibowu est un étudiant vivant avec sa femme et ses enfants à Dublin. Après avoir vécu dans son appartement pendant huit ans et demi, son propriétaire lui a remis un avis d’expulsion et a augmenté le loyer de son appartement. Il a maintenant toutes les peines du monde pour trouver un appartement pour lui et sa famille, car de nombreux propriétaires n’acceptent pas de locataires bénéficiant d’allocations de logement.
Maintenant, M. Jibowu doit faire face au dilemme de poursuivre ses études afin d’obtenir un diplôme pour trouver un bon emploi ou de quitter ses études pour trouver un travail mal payé le plus rapidement possible pour pouvoir payer son loyer.
« De nombreuses personnes perdent leur logement à cause de problèmes financiers, et je fais partie de ces personnes. »
En 2014 dans l’Union européenne, 40% des ménages en situation de pauvreté devaient faire face à des coûts de logement trop importants, à savoir qu’ils consacraient plus de 40% de leurs revenus à leur logement.